National J80, intense et contrasté
Ce matin, Jean Coadou, le président du Comité de course, et Jean Gabriel Le Cléac’h, son acolyte, avaient l’intention de lancer quatre courses. Un programme copieux mais, connaissant parfaitement leurs ouailles, ils savent qu’il en faut beaucoup pour apaiser leur gourmandise. Une fois sur le plan d’eau, c’est pourtant à leur patience, plus qu’à leur appétit, qu’ils ont dû faire appel en attendant que le vent décide de se stabiliser. Finalement, ils auront couru trois manches aujourd’hui.
Bascules et attente…
Les 75 équipages des J80 encore présents sur ce National J80 Trophée Sambo-Crédit Maritime ont finalement pu ouvrir le bal en baie de Douarnenez en fin de matinée après plusieurs procédures interrompues et trois ‘faux’ départs. La faute au vent, capricieux, mollasson et franchement perturbateur. Difficile dans ce cas de mouiller une ligne de départ. «La mise en place d’un parcours est très difficile avec un vent qui bascule sans arrêt» résumait Jean Coadou sans se départir de son calme légendaire.
Après un premier coup de canon sous pavillon P (obligation d’être sous le vent de la ligne au top départ), et un rappel général, c’est sous pavillon noir que la flotte s’est à nouveau élancée en baie de Douarnenez, mais pour un nouveau retour au stand et 7 bateaux BFD (disqualifiés). Ce rappel général sous pavillon noir témoignait de l’impatience montante…
Il était 11 h 52 quand les concurrents ont pu enfin s’élancer, toujours sous pavillon noir, avec, cette fois, un seul concurrent BFD. Le vent était passé du sud-ouest au nord-ouest pour revenir au sud-ouest et s’y maintenir à 10 noeuds. «La patience est le cheval le plus sûr» écrivait William Faulkner, pas sûr que les quelques 300 cavaliers de ce National aient été inspirés par l’auteur du Bruit et la Fureur.
Ça court !
Un bel arc-en-ciel a salué le départ de la flotte comme pour faire oublier cette matinée en demi-teinte. Le vent était alors monté jusqu’à 15 noeuds. Sous un ciel contrasté par des grains perturbateurs, c’est Jaws d’Antoine Corson qui a pris la tête de la flotte sans jamais la lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée de cette première course de la journée.
Belle opération aussi pour l’équipage de Nicolas Troussel qui finit deuxième sur Bretagne Crédit Mutuel, suivi par Nicolas Lunven à la barre de Generali. Passés par le Figaro, ces marins-là sont décidément formés à bonne école. C’est par celle-ci que Corentin Douguet a également fait une partie de ses armes. Et tout nouveau venu sur la série J80, hier, il pointait à la quatrième place au général à bord de Nantes St Nazaire-E.Leclerc. Mais les Nantais ont été moins en verve aujourd’hui…
La deuxième course est lancée dans la foulée à 13 h 03. Disciplinés cette fois, les équipages sont partis dans un vent qui soufflait toujours à 15 nœuds tandis qu’une houle d’ouest entrait en baie. C’est Lunven qui imprimait sa marque, décidément bien inspiré, le skipper de Generali, secondé par Charles Caudrelier (encore un ancien Figariste), était suivi par le talentueux Simon Moriceau sur Interface Concept 2. Daniel Souben et Quentin Ponroy sur Electra finissent troisièmes.
Pour la troisième et dernière manche de la journée, dans du vent extrêmement instable perturbé par un train de grains, Jean Coadou et son équipe rencontraient à nouveau des difficultés pour mouiller le parcours. Après de multiples mouillages de ligne, c’est à 15 h 10 que le Comité lance enfin le départ sur un parcours “banane”. Pierre Loïc Berthet (Dunkerque Plaisance) est premier à la bouée sous le vent, un avantage qu’il perd au profit d’All In (Cédric Meunier) au passage de la bouée au vent. La lutte est serrée, mais Cédric Meunier s’accroche et gagne la 6ème course du National devant Bretagne Crédit Mutuel Elite (Antoine Guillou) et Dunkerque Plaisance (Pierre Loïc Berthet).
Au classement général provisoire après 6 courses (avant jury), le tiercé gagnant est le suivant :
Interface Concept 2 (Simon Moriceau)
Bretagne Crédit Mutuel (Nicolas Troussel)
Gan’Ja (Luc Nadal).